En mai, la classe de 3D et les volontaires de l’atelier alphabets de Mme El Khaffafi se sont rendus à Paris où ils ont eu la chance de visiter la Maison de la Culture Yiddish puis de découvrir l’exposition Pionnières au musée du Luxembourg.

A la Maison de la Culture Yiddish, les élèves ont été guidés par le témoignage lumineux de Régine Nebel (responsable de la programmation culturelle) qui leur a chaleureusement ouvert les portes de sa heym (maison) en évoquant son lien intime avec la langue yiddish. Les livres de la bibliothèque Medem ainsi que les grandes figures littéraires et artistiques de la constellation yiddish ont également été présentés. Ces rencontres précieuses ont permis aux élèves d’approfondir le travail réalisé sur les langues minoritaires en classe d’anglais - notamment à travers leur entretien avec le traducteur Jake Schneider. Cette visite a par ailleurs également été l’occasion d’une mise en relation des notions abordées en anglais avec les connaissances acquises en histoire sur la Seconde Guerre mondiale, les totalitarismes et le génocide des juifs d’Europe - dans une perspective transdisciplinaire. Les participants à l’atelier alphabets, déjà familiarisés avec l’alef-beys yiddish ont quant à eux fait entrer leurs savoirs en résonance avec les trésors de ce lieu de transmission.

Après une promenade aux jardins du Luxembourg, les élèves avaient rendez-vous avec les créations des artistes pionnières des différents mouvements artistiques du Paris des “années folles”. Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, Tarsila do Amaral, Chana Orloff : autant de rencontres avec des personnalités et des œuvres d’artistes marquantes au rayonnement pourtant longtemps minoré, mis à la marge par une histoire culturelle sélective, aux grandes lignes définies par les hommes. Cette visite faisait suite aux travaux réalisés en classe d’anglais sur la figure de la femme artiste et notamment sur la réappropriation des représentations de soi dans l’oeuvre de Vivian Maier, photographe du mileu du vingtième siècle. Les élèves avaient également visionné un film documentaire en VOSTFR consacré à Joséphine Baker.

De la langue yiddish aux travaux des femmes artistes des années vingt ; cette journée riche en échanges a donc permis aux élèves d’aller à la découverte de la centralité des marges à travers une prise de conscience de la puissance des mondes minorés. A sheynem dank, un grand merci à Régine Nebel pour son accueil chaleureux et à tous les élèves pour leur enthousiasme et leur curiosité !